Et comme si ce n’était pas suffisant, il en remet une couche : « Je veux tuer mon frère ! »

Notre futur Dexter de 4 ans fait éruption dans le salon les yeux remplis de larmes.

J’évalue les options qui s’offrent à moi :

• Conjurer le mauvais sort : « Ne dis pas ça ! »
• Lui faire entendre raison : « Mais non, tu l’aimes ton frère ! »
• Le faire culpabiliser : « Vous allez finir par me tuer avec vos disputes ! »
• Rejeter la faute sur lui : « C’est méchant de dire ça ! »
• Chercher le coupable : « Qu’est-ce qu’il a fait encore ? »
• Faire diversion : « Oh regardes, un avion ! »
• Ne rien dire : « … »

Nous nous sentons souvent dans le devoir de réagir face à une phrase déplacée, il faudrait corriger, expliquer ou enseigner la bonne manière de faire.

Je trouve la dernière option bien plus intéressante même si on peut avoir l’impression de ne pas faire grand-chose. Lorsque l’on se tait, que l’on parle le moins possible et que l’on écoute, on accède souvent à une meilleure compréhension de la situation et on se met en lien avec notre enfant.

• « Je veux que mon frère soit mort ! Je veux tuer mon frère »
• « … »
• « Il est méchant ! »
• « Ah oui ? »
• « Il ne veut pas jouer avec moi ! »
• « C’est dur ça… »
• « Et à l’école j’ai pas aimé qu’un enfant se moque de moi parce que je suis tombé »
• « Ah oui ? »
• « Il a rigolé et j’ai pas aimé » 

Et il est reparti jouer.

Cette fois-ci ça m’aura pris 1 minute, parfois cela ouvre la porte à un flot d’émotions retenues jusqu’à présent et cela peut prendre bien plus de temps. 

Comme disait Confucius « Si l’homme a deux oreilles et une bouche, c’est pour écouter deux fois plus qu’il ne parle », alors je la ferme de temps en temps 😉